Pas de ludisme !
Vendredi au boulot, crevée, mal à la tête et mal au ventre, je n’ai
qu’une envie : rentrer et enjoy mon week end ! Finalement il est 5h
(Paris s’éveille) enfin non 17h, heure fatidique ou je peux rejoindre
mon chez moi (je considère que mon chez moi est ma première guest house
et celle ou j’ai passé le plus de temps parce que c’est vrai qu’avec
tous ces déménagements, on ne sait plus trop ou j’habite).
Douche,
maquillage, habillage (et certains savent Ô combien ça peut être long…)
tout ça tout ça et là boum, argh on m’enfonce un poignard dans le
ventre. Au sens figuré évidement… Je ne me suis pas fait agressée
heureusement ! Qu’à cela ne tienne, j’ai pas emporté 20kg de
médicaments pour rien, je parcours toutes les notices car j’ai la
faculté d’oublier à quoi servent les médicaments assez rapidement. Ma
soeurette infirmière n’étant pas là, j’essaie de ma rappeler ses leçons
et conseils. Bon je commence par un truc pas trop fort (phloroglucinol
lyoc) pour calmer la douleur qui Ô miracle se calme ! (C’est ce qu’on
appelle un médicament efficace !) Sauf que 5 min après je commence à
avoir mal a la tête et chaud, ni une ni deux je me fourre le
thermomètre dans la bouche (je sais ce que vous avez pensé mais non
c’est bien la bouche) et ce charmant petit truc jaune (ils devraient
faire un modèle rose pour les filles c’est tellement mieux que jaune !)
me communique que la température de mon corps est de 38,5°… Bon, pas de
panique, je prends 2 comprimés de paracétamol après avoir préalablement
vérifié qu’il n’y a pas d’interaction entre les médocs, et la fièvre
commence à descendre. Sauf que là, ce n’est pas fini (ça serait trop
simple !), je commence à avoir des nausées (je digère peut être mal les
médicaments ?!). Comme je ne voudrais pas vomir sur Kim qui doit
arriver d’une minute a l’autre, je prends un volagène lyoc, très
efficace le volagène il faut reconnaitre. (la liste des médicaments
c’est pour que ma sœur vérifie que je ne prends pas n’importe quoi
n’importe comment même si vous vous en foutez de savoir ce que j’ai
pris !)
Bilan des courses : A 21h45, après avoir ingéré 4kg de médocs, je n’ai
plus mal nulle part ! Du coup je passe quand même une bonne partie de
la soirée dans ma chambre sous l’œil averti de mon coach personnel qui
m’amène à manger et à boire (de quoi réconforter une tribu entière !)
merci Kim !
Histoire de ne pas perdre le moral, nous nous retrouvons
tous chez Thomas pour une petite partie de poker
Un peu trop imbibée
pour certains…
Bon bon la nuit se passe sans encombre et le lendemain matin re mal de
ventre, ça commence à devenir pénible cette affaire. C’est à ce moment
là qu’on énumère mentalement tout ce qu’on a mangé qui pourrait avoir
des effets secondaires digestifs désagréables :
des frites (non…), du
poulet (non…), du riz (non…), du stew (non car même si c’est pimenté
j’en mange tout le temps et ça ne m’a jamais rien fait pour le moment),
une soupe chinoise au resto (ah… là, faut voir vu qu’il y a des
crevettes dedans, ça dépend de la fraicheur des crevettes en
question…), de l’eau en sachet (oui c’est un concept typiquement
africain : c’est de l’eau de source non traitée donc pas de l’eau
minérale, mais bonne à boire (enfin la plupart du temps) qui se vend
par paquet d’eau, c'est-à-dire que c’est un sachet d’eau, mou, de 50cl,
on fait un petit trou avec les dents dans un coin et on boit le sachet
!)…
Bon rien qui ne me parait pouvoir me donner autant mal au ventre en
tout cas. Je reste allongée dans mon lit pendant 2h atteinte de crampes
intestinales à vous couper le souffle toutes les 5 minutes. Entre
temps, Kim vient voir comment je me porte et me dit que si
1 : j’ai
froid
2 : j’ai de la fièvre
3 : j’ai mal au ventre
4 : j’ai la ch…
5 : bon en gros si j’ai mal partout
Il se pourrait que j’ai le paludisme… Euh mais moi pas comprendre vu
que moi prendre anti palu, moi dormir sous une moustiquaire et moi
m’asperger de pschit anti moustique quand moi dehors… Ah bah oui mais
bon, on m’avait bien dit que c’était pas 100% efficace…
Bon… Direction
l’hôpital, ou il faut faire la queue 1h30 (c’est comme les
Urgences à Paris, si t’as pas une jambe en moins et un trou de 20cm
dans le crane ils te prennent pas !). Donc nous attendons. Attente
entrecoupée d’horrible crampes, ai-je bien besoin de le préciser ? Ce
qui est marrant c’est qu’à l’hôpital quand on s’enregistre, on doit
donner sa religion. (Je suis chrétienne c’est bien connu !)
Finalement un médecin me reçoit, qui dit que oui, effectivement il y a
de fortes chances que ce soit le palu et qu’il faut faire les tests
mais qu’il va quand même me donner les médicaments anti palu au cas ou
c’est ça pour ne pas me laisser crever tous les week end (ça c’est un
chouette médecin !)
Il me dit quelque chose qui me fait très plaisir en plus quand je lui
montre les anti palu préventifs que je prends :
« Ah mais ces anti palu
là ne sont pas du tout adaptés pour le Nigeria, ils ne sont pas assez
forts pour ici ». « En plus il ne faut surtout pas les prendre si vous
êtes enceinte ». Euh a priori y’a pas de risque !
« C’est votre femme ? » Il demande à Kim.
Kim « Oui, oui » (sinon ça
fait louche un homme qui accompagne une femme chez le médecin comme ça)
Le médecin « Il faut pas faire de bébés pendant qu’elle prend ces
anti-palu là, hein »
Kim « Non mais de toute façon on est trop jeunes, on préfère attendre »
lol
N’empêche est-ce que vous croyez que j’ai envie de tuer le médecin de
l’institut pasteur ?! La réponse est oui. Connards qui sont censés être
spécialisés dans les maladies tropicales et qui ne savent même pas
prescrire un bon anti palu. Si c’est bien le palu que j’ai, je vous
jure que je fais un scandale en rentrant ! (un bon scandale, ça
n’enlève pas le palu mais ça soulage !)
Ils me prennent un peu de sang
au labo pour faire le test et là la dame me donne un petit pot en
plastique à rapporter lundi en me disant de pisser dedans (jusque là
rien d’étonnant) puis je la vois qui farfouille dans le tiroir, vide
une petite boite d’allumette et me la tend en m’expliquant un truc que
je ne comprends pas (ou que je ne veux pas comprendre ?...) Kim éclaire
ma lanterne : « Tu dois faire caca dans la petite boîte » Ah… ok…
Bon il va quand même falloir qu’on m’explique comment réussir à faire
caca dans une boite aussi petite (je vais devoir pratiquer
l’échantillonnage stratifié je pense, chapitre 2 du cours de
statistique de 1ère année il me semble …)
Je dois ensuite rapporter mes petits cadeaux lundi pour qu’ils les
examinent (c’est sympa comme métier !). Entre temps, on fait un détour
par l’Alliance Française.
Pierre : « Qu’est ce qui t’arrive, t’es jaune »
Ah … merde, voila que
je change de couleur !
Donc suite des évènements très prochainement…
Priez pour moi et mon
ventre s’il vous plait.
Bon je sens déjà ma mère qui manque de tomber dans les pommes, il ne
faut pas s’inquiéter et il faut se dire que déjà sans les anti palu, la
crise aurait été 10 fois plus forte (ça c’est rassurant !), puis bon
une petite crise de palu tous les 3 ou 4 ans pendant toute sa vie après
tout, c’est pas si terrible. (ou peut être que si finalement …) et de
toute façon si je veux travailler en Afrique plus tard, autant l’avoir
dès maintenant. (Ca c’est une vieille excuse pourrie mais bon ça m’aide
à supporter l’idée d’avoir le palu toute ma vie !)
Conclusion :
1 : connard de mousse trique…
2 : penser à bien boire de l’eau régulièrement pour compenser les
pertes