Désertattitude !
Bon, c’est pas le tout mais on est là pour bosser, pas pour glander
(pour une fois !). Debout 6h tous les jours (oula c’est dur !), on part
en voiture un peu partout dans Borno pour entrainer ceux qui s’occupe
de la vitamine A (ne pas utiliser les serviettes distribuées pour
essuyer sa transpiration, ne pas demander l’âge du gamin après avoir
donné la capsule de vitamine mais avant, savoir prévoir le nombre de
capsule dont on va avoir besoin par communauté (c’est un calcul très
compliqué avec au moins 2 pourcentages dedans …)).
Les meetings sont
haut en couleur en général (puis c’est pratique pour moi je peux
reconnaitre les femmes avec la couleur de leur voile, les hommes par
contre ils sont tous en beige , c’est même pas la peine d’essayer !
Bon l’avantage de tout ça, (non ce n’est pas d’apprendre à utiliser les
pourcentages), c’est qu’on se déplace dans les communautés. Et comme
Borno a des frontières communes avec le Cameroun mais surtout avec le
Tchad, on se rapproche du désert !
Premier signe : la végétation
disparait…
On voit apparaitre quelques baobabs
Puis des ânes
Puis des dromadaires !
Bah oui, si je vous dis Sahara vous allez penser
aux mecs sur leurs dromadaires qui boivent du thé et qui sont
emmitouflés sous des kilos de tissus alors qu’il crève de chaud… bah là
c’est pareil ! Cela dit, il y a aussi de l’eau dans le coin et pas
qu’un peu même !
Ca pêche et ça se baigne à gogo !
Je m’habitue à me promener dans les villages comme si de rien était
alors que 80 gamins qui courent derrière moi en criant Baturé Baturé (ils
ont d’ailleurs tort puisque comme je suis une fille, ils devraient dire
Baturia mais bon… on va po faire la difficile quand même...)
Je fais sensation ici ! Pas beaucoup de blancs dans
le coin faut dire (genre je suis la seule quoi !). (même le directeur de l'Alliance française est nigérian, j'imagine mal un français aller se fourrer à Borno enfin disons pas plus de 2 ans quoi... après c'est de la survie !) Du coup, j'ai un succès monstrueux quand je sors, après des petits comme des grands (y'en a quand même un qui m'a demandé si il pouvait toucher mon nez avant que je parte ... et je précise qu'il avait 26 ans quand même!). J'ai presque peur que ça me manque cette popularité en France quand plus personne ne me regardera dans le métro...
Les paysages sont super, surtout qu’on change de coin tous
les jours donc c’est variable. (je vais mettre un petit album photo Borno dès que possible !) On fait des expéditions au marché aussi
pour faire des provisions de riz !
Par contre la bouffe c'est pas trop ça, moi manger du riz avec du stew ou de la semo tous les jours ça me gonfle assez vite... Et la viande même pas la peine d'y toucher si je veux rester en vie vu les conditions de séchage...