Le cyber café
Samedi matin… argh ma hantise…
Après avoir préparé mes petites poudres habituelles (non, je ne me
drogue pas, je parle de mon lait en poudre et de mon café en poudre.
D’ailleurs, le thon aussi est en poudre dans les boîtes de conserve,
ben oui, nous on a les beaux morceaux appétissants en Europe, faut bien
que quelqu’un prenne le reste…), et fait ma popote du samedi (quelle
vie organisée !), je me prépare pour aller au café internet, ou cyber
café (ça fait plus stylé !).
A défaut d’avoir une vie sociale ici, je
peux au moins surfer sur internet pour en avoir une virtuelle… Merde
c’est horrible c’que j’dis… Ca va vraiment pas, moi…
Est-ce que
quelqu’un aurait la bonté de m’envoyer une boîte de prozac s’il vous
plait ?
(ps : J’innove en cuisine : je me suis attaquée à une énorme côte de
porc ! J’ai eu quelques surprises aussi : mon doigt qui s’enfonce dans
une tomate molle et pourrie, sympa comme sensation, je vous le
conseille ! Puis ensuite, dans mes petits poings sanglants d’où
pendaient quatre ailes dorées, je hissais vers le four la gloire de mon
frigo en face du placard à assiette. Ca fait vingt fois que je vous dis
de vous cultiver bon sang, vous m’écoutez pas…)
Après déjeuner, James, qui était venu nous rendre visite m’a emmenée au
cyber café car jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas de voiture (et
pas de permis non plus merci de me le rappeler !), je n’ai pas de
chameau, je n’ai pas de moto (ça c’est parce que je tiens à rentrer
chez moi avec mes jambes et mes bras), et je n’ai pas de tapis volant
mais par contre j’ai des collègues de bureau sympa qui ont une voiture
(mais pas de tapis volant non plus, quel dommage !).
Le cyber café,
c’est un lieu à riches, ça se sent (« bah ça pue l’ordinateur ! »
dirait Alice), beaucoup de blancs et des noirs très classes. J’avais
envie de leur demander où ils habitaient et si ils avaient envie de
sortir le week-end mais je me suis dit que ça faisait un peu
psychopathe et qu’ils allaient me prendre pour une détraquée donc j’ai
pas osé. Du coup, je suis restée seule avec mon ordinateur… Après avoir
vogué sur internet pendant une heure, en observant tous les gens qui
tapait frénétiquement sur les touches (c’est vraiment une drogue
internet !) j’ai remballé toutes mes affaires et je suis partie, à pied
cette fois. C’était ma première balade seule et à pied ! (quelle
émotion !)
Je suis vivante, c’est le principal (j’ai toujours mon ordinateur
aussi, c’est assez principal également!). Sur le trajet, des gens m’ont
parlé mais souvent je ne comprenais pas car ils parlent houser (non ce
n’est pas le nouveau langage à la mode de ceux qui écoutent de la
house, c’est le principal dialecte parlé à Jos). Oui, c’est sympa… Je
suis venue ici pour parler anglais (et je parle anglais car je ne vois
pas ce que je pourrais parler d’autre) mais entre eux, ils parlent leur
dialecte. Et après ils osent nous dire de ne pas parler français avec
Fatou… Ils sont mignons…
Bon, donc le chemin s’est bien passé (j’avais
tout noté sur un papier connaissant mon sens de l’orientation
absolument abominable pour ceux qui ne le savent pas. Ceux qui ne le
savent pas = ceux a qui je n’ai pas encore fait le coup du « Mais si je
te jure que c’est par là, je suis sure à 110% » ) et j’ai pu regagner
mon petit foyer chaleureux (ou pas) après avoir été accostée par tout
un tas de gars qui veulent me vendre des montres en or, des épis de
maïs ou des pinces à linge … Qu’est ce j’en foutrais moi d’une pince à
linge ? Je vais pas accrocher mon linge alors qu’il pleut des trombes
d’eau tous les jours !
J’ai pu enfin comprendre ce que font les gens le dimanche (vous aussi
ça vous intriguait, hein ?!) Certes ils vont à l’église le matin (on a
compris, merci !) mais l’après midi, l’occupation de la plupart des
gens, c’est de nettoyer leur moto, des fois qu’elle rutile pas assez. Comme si nous
on lavait notre voiture tous les dimanches ! (déjà 1 fois tous les 2
ans c’est dur …)Bref, j’en ai croisé
facilement 10 sur le bord de la route, entrain d’astiquer avec frénésie
leur cher engin à 2 roues (et plus si affinités)
Les deux gros chiens qui gardent la première maison de la résidence
m’ont aboyé après, et moi, imperturbable (j’ai serré les fesses très
fort), j’ai continué mon chemin… même si j’ai failli avoir une crise
cardiaque quand l’un des deux est venu renifler ma main… Si ça se
trouve il voulait juste que je lui gratte la tête d’ailleurs (en même
temps dans ce cas, il n’aurait peut-être pas grogné… ?)
Bon la bonne nouvelle (c’est bien la seule), c’est que ça fait du bien
de marcher et ça a surement (faut savoir se convaincre) réduit ma
couche de graisse qui s’installe confortablement sur mes abdominaux
engloutis (je ne les sens plus, c’est normal ?!).
La mauvaise, c’est
que je suis à nouveau dans ma chambre sans rien à faire et que je me
demande très sérieusement comment je vais pouvoir tenir encore 137
jours… soit 81,54% du temps total. Tant que ça ?!
Lundi j’aurai atteint les 20%, ce qui signifie que je dois tenir encore
4 fois ce que je viens de tenir alors qu’il ne me reste plus que 16
DVD… J’ai envie de dire « Putain… » Bah oui, y’a des fois comme ça, on
a envie de dire putain. Et moi qui voulait faire un blog drôle, bientôt
il va être aussi chiant que celui de … (bah nan, j’vous l’dirai pas !
tralala !). Bon allez, je crois que je vais regarder un film dépressif
euh non déprimant (dépressif c’est plutôt pour moi…) parce qu’en plus,
dans ma grande ingéniosité, je n’ai emporté que des trucs trop badant …
Mon réconfort : mon assiette de riz au lait avec des morceaux de
banane… mmmh !